Exposition d’un travailleur à des rayonnements ionisants au-delà de la limite réglementaire

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L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 8 juin 2010 que deux chirurgiens-dentistes du centre de santé dentaire Jardin Public à Bordeaux ont reçu des doses anormalement élevées de rayonnements ionisants.
Les chirurgiens-dentistes utilisent des appareils émettant des rayons X qui permettent la prise de clichés localisés des dents et de la mâchoire. Outre des conditions d’aménagements techniques concernant les lieux où sont utilisés ces équipements, tout travailleur potentiellement exposé aux rayonnements ionisants doit faire l’objet d’un suivi dosimétrique assuré par des mesures individuelles, appelée dosimétrie passive.
L’analyse des dosimètres passifs, attribués nominativement, a montré que les doses reçues par les deux praticiens étaient, depuis le début de l’année, de 15,5 mSv et 25,2 mSv (millisievert) respectivement. La réglementation française fixe à 20 mSv, la valeur annuelle qui ne doit pas être dépassée par les travailleurs reconnus exposés professionnellement aux rayonnements.
L’ASN, accompagnée de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), a procédé à une inspection le 10 juin 2010. Les mesures de radioprotection réalisées sur place n’ont pas mis en évidence d’anomalie sur l’équipement.
L’Afssaps a été informée de cet événement. Une expertise a été demandée au fabricant. qui n’a pas révélé de dysfonctionnement.
L’événement pourrait avoir pour cause des pratiques inadaptées, sur le plan de la radioprotection, lors de l’utilisation de l’appareil de radiologie dentaire par les deux chirurgiens-dentistes.
En raison d’un dépassement de la limite annuelle réglementaire d’exposition d’un travailleur aux rayonnements ionisants, l’ASN classe cet événement au niveau 1 de l’échelle INES, qui en compte 7.
Ces informations sont intéressantes, mais malheureusement, il est impossible de connaître les conditions réelles ayant abouti à l’enregistrement de ces doses. Cela laisse planer un doute sur les dangers des rayonnements ionisants dans les cabinets dentaires alors qu’aucun retour d’expérience probant n’a pu être réalisé.